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there's no home for you here girl, go away...
12 novembre 2008

kannel bullen fields forever

CIMG1122c'est drôle ce pays où le jour meurt à quatre heures, et où tout ferme à cinq. on va affronter le vent, la pluit et la froid glacial en arpentant les rues peuplées seulement de hululements dans gamla stan, où je fais connaissance avec le cheval suédois connu du reste du monde entier, pour dire bonjour à cette civilisation étrange où on prend un ticket avec un numéro avant de demander un renseignement, et où on fait la queue, bien les uns derrières les autres, avant de prendre le bus. on veut aller voir la reine, le château est fermé, même le garde me somme de rester "outside the brick line please". pas de photo, donc, de diablotin et de soldat du palais royal, et nos âmes en peine vont errer dans le silence zen du parc, où viennent nous saluer des signes. les arbres s'enflamment de lichen vert et de feuilles dorés, CIMG1139c'est presque douloureux à regarder alors que je souffle sur mes doigts cachés dans des gants dans des guêtres, frigorifiés. embrasser du regard le panorama. personne ne fête halloween dans ce pays où la pluie finit par me forcer à ôter mes cornes. il y a cette interview du peuple, allez-y dites-moi tout ce que la cravate accrochée à cet arbre vous inspire. il a la classe non? roh, voilà qui n'est pas très gentil, c'est une gucci, tout de même... manger un bollar dans le kulturhuseet, zigzagant entre les h&m arc-en-ciel et la plèbe lookée avec goût, prendre le métro avec ses annonces incompréhensibles, ses couloirs comme des temples d'art moderne. le port et les CIMG1176petites maisons aux teintes vives, carte postale qui n'attend que noël, le musée de la danse qui nous remet la pêche et presque de l'envie en passant à côté de la patinoire : massacre au couteau de cuisine en mode rec, ennui me met une grande claque dans un café devant une fumante tasse de chai au lait et à la cannelle, mais qu'à cela ne tienne, il y a toujours ces discussions qui durent des heures, les simpsons en version originale, croquer mon hôtesse courbée sur son éco. un ami ponctuel au turban jaune,CIMG1166 un krishna soulagé de trouver une oreille vers laquelle diriger le flot incessant de ses sofilosophismes, me fait appeller une toulousaine pour y faire tinter le timbre d'une voix compatriote puis rate une photo d'où l'on ne distingue qu'une tache écarlate, et me fait écrire un sms à son épouse francophone. se fait remonter les bretelles, grommelle quelque chose à propos de m'inviter à un curry, me parle du racisme et des dictateurs nazis devenant pacifistes avec l'âge. une nuit à l'église pour se réchauffer le coeur, la peau du ventre déjà tendue par des crêpes qui arrivent comme une bonne surprise qu'on n'espérait pas, refusant chocolat, café, thé et bonbons, déjà touchée par l'accueil chaleureux, chaotique et féminin d'une CIMG1208famille nichant dans un bordel innommable, respirant la vie. et je discute avec une petite suédoise au grand sourire qui s'est coupé les cheveux à la garçonne, aime le punk et veut faire de la bande-dessinée. qui veut même garder contact. j'observe le prêtre passer, faire des câlins à tous, et me lâcher un baragouinement germanophone que je soupçonne fortement d'avoir tamponné dans le bierfest. Des vieillards américains au fort accent courent dans un parc déguisés deux jours trop tard pour halloween, je vais me perdre dans la caverne de kunstragarden pour en admirer les peintures. hot dog, douche débordant de l'évacuation et raisins en besoin constant de ravitallement ritment notre partage harmonieux de ses 40 m² ; j'aime nos solitudes interrompues.
en y allant, j'échangeais un chewing gum contre un menthos et une mère aux traits d'indienne me couvait d'un regard plein de paillettes, comparant mon croquis à ses reproductions A3 de nos amis d'orsay. et au retour, je me désincarne en me défenestrant, en me désintégrant face aux continents de nuages s'étalant à côté de l'aile, et au cumulus épais comme une feuille d'or qui dessine délicatement son ombre sur la surface moelleuse comme une installation d'olafur eliasson. j'aime revenir quand je suis partie ; j'aimerai revenir en sachant que je vais partir.

CIMG1215

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