j'ai accepté par erreur
J-1. essayer d'occuper les heures m'en séparant, marcher dans l'air de la nuit. cette sensation que ma peau est si fine qu'elle se déchire au moindre souffle, croissante, accroît avec elle la solitude. il y a ceux que je ne veux pas supplier. des jours où l'on voudrait ne rencontrer que des étrangers, pouvoir éluder toute question sur ce qui se passe dans sa tête, à propos de cette saison trouble où nous sommes tous à trembler en suspens. l'attente achèvera de me rendre folle, je me réfugie sous un pont et me réveille sous une pluie de pétales de roses.
l'intérêt reste, l'attirance s'estompe, je pourrais presque en compter les nuances. il se laisse couler de l'amant à l'ami sans faire d'éclaboussure, je suis giflée par les gestes qu'il ne fait plus. il me demande ce que j'essaie de prouver en buvant comme je bois, alors que cette nuit n'a pas de fin et que c'est maintenant que je dois renoncer. il ne voit pas ce qui me brûle. je l'observe en finissant un autre verre, l'alcool efface de ma mémoire la raison pour laquelle il me parle de ses larmes. les mots sont futiles. on ne se dit pas : c'est fini.
heureusement, je pars. j'en ai besoin comme d'une douche brûlante.