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there's no home for you here girl, go away...
21 mai 2008

squeeze the moment, try to freeze it and own it

préface. une fois lavés les orteils éclaboussés de boue, les tongs mises à sécher à côté de la vieille baignoire, et déterré le jean rugueux et réconfortant du père de quelqu'un d'autre.

ça se passe en trois temps. tableau premier : forêt, ambiance forêt vierge même, un choc aveuglant de vert. une avalanche de plantes statiques, un fleuve immobile de feuilles, les appels silencieux de branches tendues vers le ciel. les oiseaux, les oiseaux assourdissant de beauté, qui ponctuent un silence digne de ceux écrits par mozart.on s'y insére, on devine des forme dans les lacérations de bois entrelacées, des chats chameaux à chaussettes lions paresseux et drapeaux qui sommeillent dans un bloc de pierre. le goût de la pluie dans la bouche, l'air presque frissonnant et les marches froides et terreuses sous nos fesses. paix et beauté, luxe calme et volupté : merci baudelaire d'y avoir réfléchi avant nous. tableau deuxième : confort délavé qui s'affaisse doucement dans le grenier, riche et épais comme l'encens qui traverse le plastique traverse le carton traverse le plastique. les lucarnes baillent dans l'encre, nous et nos tibias plongés en pleine réflection, la longue table comme un autel encerrant en son sein notre lumière. nichée dans un couffin flottant dans un vagin ouvert comme une fleur, dans l'or le plus pur que la cire soit jamais appellée à faire scintiller. notre monde étroit en orbite autour de cette flammeche vacillante, étalant ses faveurs sans façons sur les cendres, le livre écorné de rousseau. tableau troisième : rêverie complète. vivaldi envahit la pièce, caresse les sofas en velours et le piano désaccordé, s'envole par le hublot qui nous montre les nuages, les montagnes de nuages : terre ferme? c'est une maison qui flotte sur les masses molles.

presque comme cet instant où on est resté assis sous une bâche, en pleine forêt, regardant tomber le déluge autour de nous, et réussissant le miracle de rallumer le feu après deux heures de fouettements de la pluie, et rester fascinés par cette flamme, agglutinés, tombant les uns après les autres dans le silence.

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