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there's no home for you here girl, go away...
21 avril 2008

sun is shining (on ne change pas une équipe qui gagne)

les marchés de noël n'ont comme égal que les marchés aux puces. les avalanches de reliques de poupées écartelées étalées pêle-mêle sur des bâches, l'odeur des crêpes et des chichas soldées, celle de cheval à une tannerie... trois allez-retour dans des ruelles où trois grands-pères noirs mâchonnent leurs mégots, côte à côte sur des sièges pliables devant le stand américain avec les vendeurs déguisés en cowboy, qui négocient le prix des piles pour les pétoires des gosses sous le couvert de leurs chapeaux énormes. slips par paquets, strings léopards aux dentelles fluos. les rangées de docs barriolées, customisées, bradées et usées à la corde, les dizaines de chaussures longues comme un doigt, la vendeuse de colliers drapées dans ses pendentifs qui chante d'une voix âpre "les petites françaises", comme celui qui veut me faire danser la salsa et acheter des boucles d'oreilles d'indonésie. zig livres échappant de justesse à la pourriture et les vers, zag premiers épisodes de pilote, zig manteaux de fourrures du début du siècle, zag les morceaux de mobilier dans tous les états de revente et les magasins kitchounets qui se sont échappés du monde de grease pour se planquer à saint-ouen. demander son chemin à un peintre ayant choisi le costume d'un cézanne, béret, ramage blanc et peintures sur les doigts, dents de traviole et léger bégaiement lorsqu'il conseille de prendre la rue en biais. je crève d'envie de m'arrêter, poser au sol mon postérieur et capturer de mes petits feutres un instant de ce tourbillon de mères avec leurs poussettes, gangs glapissant de mâles en rut, petits vieux en joggings vaquant d'un air égaré en traînant de la patte, du bloc d'individus lambdas venus trier parmi le tas trouver leur trésor caché qui pulse sous une housse de poussière, mais mes jambes ne s'arrêtent pas, ma rétine en veux plus, pas de halte. petit hobbit joufflu vacille, un petit moment d'envie devant un blason qui effacerait les préjugés de sa taille pour l'élever à son rang d'héroine. comme la balade nocturne à côté d'une rivière aux reflets presque infinis à côté du castré, chien et chat en harmonie presque parfaite, le cri de POMPON qui nous rappelle quand on se demandait ce qu'il y avait dans my cousin's cleavage en essayant de se faire craquer le dos et de rire sans serrer les fesses, ou quand on est rentrés sous une pluie battante dans notre refuge de campagne de toujours, s'y abriter pour s'y écrouler, se recouvrir de miel et repartir sous les arbres, avec la peau des pieds qui s'effrite sous la petite paire de tennis trempées. mesmerized, tout ça à cause de la petite ridée qui sourit espièglement en arborant fillette, un visage qui clame "ha, ha, j'ai une énorme bite sous le bras", de ses sculptures en pierres empilées, de ses chambres parents-enfants dont j'absorbe toute l'horreur, frissonnant, comprenant, alors que les deux suivantes ne peuvent pas capter. le temps d'étire, m'imitant, le ventre tendu sur un matelas. les nuages bleutés de paris sont comme posés sur un plateau pour ne pas se faire crever l'estomac par les petites cheminées marrons brandies par chaque bâtiment, mes yeux se voilent à sept heures dans l'abdomen familier du métro et le jour ne se décide plus à se retirer.
(oserai-je préciser mon état de liberté conditionelle?...)

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